Issu d'une famille modeste, Thomas Sankara a effectué ses études primaires à Yako et sa scolarité secondaire à Ouagadougou où il intègre le lycée du Haut-Comité militaire en 1968. En 1972, il part en Allemagne de l'Est pour poursuivre des études d'ingénierie, qu'il abandonne en 1974, après la mort de son père, pour revenir en Afrique et rejoindre l'armée.
Dans le cadre de la mutinerie du 4 août 1983 qui renverse le président Sangoule Lamizana, Thomas Sankara accède à la présidence du Haut-Comité militaire pour la révolution du peuple et occupe simultanément les fonctions de ministre de l'Intérieur. Son gouvernement adopte une politique radicale visant à mettre fin au clientélisme et à la corruption, ainsi qu'à lutter contre le sous-développement.
Dans le domaine social, Thomas Sankara impulse un programme de vaccination de masse qui réussit à éradiquer la variole dans le pays. Il prend également des mesures pour promouvoir l'alphabétisation et la santé maternelle et infantile, ainsi que pour favoriser l'accès aux soins médicaux des femmes enceintes.
Dans le domaine économique, Thomas Sankara impulse une politique de nationalisation des entreprises stratégiques, telles que les mines d'or ou la société d'électricité. Il met également en place un programme de développement rural qui vise à favoriser l'autosuffisance agricole et à améliorer les conditions de vie des paysans.
Dans le domaine environnemental, Thomas Sankara prend des mesures pour protéger la forêt du parc national de W du Burkina Faso, ainsi qu'à lutter contre la déforestation et les incendies forestiers. Il impulse également un programme de réduction des rejets de polluants dans le milieu aquatique.
Cependant, sa politique radicale ne fut pas sans provoquer des tensions avec certaines puissances étrangères et les organisations internationales, notamment en matière de droit d'asile pour les réfugiés venus du Tchad.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d'un coup d'État mené par Blaise Compaoré, son ancien ami et ministre de la Défense. Son décès suscite une vaste émotion en Afrique et dans le monde entier, notamment parmi les mouvements de gauche et les militants pour les droits humains.
Sa mort a été suivie d'une période de répression politique au Burkina Faso pendant laquelle de nombreux membres de son gouvernement ont été arrêtés ou ont dû fuir le pays, tandis que ses idées et son héritage ont continué à inspirer les luttes pour une plus grande justice sociale et écologique en Afrique et dans le monde.