Fille d'un officier de marine, elle grandit à Paris où elle fréquente les salons littéraires du 18e siècle, particulièrement celui de Mme Geoffrin. Elle y rencontre des personnalités comme Voltaire et Diderot qui la marquent fortement et l'incite à développer ses talents dans différents domaines.
En 1769, elle se marie avec Nicolas de Condorcet, un mathématicien d'origine noble qu'elle a rencontré au salon. Le couple aura quatre enfants mais il ne partagera pas sa vie intellectuelle.
Sophie de Condorcet se tourne alors vers la science et la philosophie où elle excelle. Elle publie des articles sur les mathématiques et l'économie politique sous le pseudonyme d'une jeune personne, Socrate, afin de pouvoir y publier librement sans être contrariée par son mari ou son entourage.
En 1782, elle est élue membre de l'Académie des sciences où elle est la première femme à occuper ce poste. Elle rédige notamment un rapport sur l'éducation des filles, une étude sur les mathématiques et une importante monographie sur l'histoire du progrès de l'esprit humain.
Au cours de la Révolution française, Sophie de Condorcet se montre active au sein du Club des Jacobins et est élue à la Convention nationale le 10 septembre 1792. Elle y défend les droits de l'homme et des citoyens tout en souhaitant la fin du terrorisme.
Mais elle ne parvient pas à imposer son idéal de paix et de liberté et meurt assassinée le 29 mars 1794, après avoir été dénoncée par un groupe d'enragés en raison de ses positions. Sa mort est considérée comme un véritable perte pour la France révolutionnaire et l'humanité en général.
Elle reste aujourd'hui une figure importante de la Révolution française, connue pour sa contribution à plusieurs domaines scientifiques et politiques. Son œuvre témoigne d'un profond engagement humaniste et démocratique qui a inspiré de nombreuses générations depuis.