Né à Sainte-Marie en Martinique, Glissant grandit dans une famille d'enseignants et futur écrivain Philippe Thyraud-Valabrèque. Après des études à la Faculté des lettres de la Sorbonne, il revint à la Martinique pour devenir professeur.
Sa carrière littéraire débuta dans les années 1950 avec la publication de son premier roman, "La Lézarde", en 1946. Ses œuvres suivantes, notamment "Le Quart d'heure à l'à -couper-le-bois" (1958) et "Les Crochus" (1958), lui valurent de se faire remarquer par la critique.
Au fil des années, Glissant développa un style écrit original, marqué par l'utilisation de la langue créole martiniquaise et de la technique de la fragmentation narratrice. Il abordait également des sujets controversés tels que la colonisation et la question identitaire.
En plus d'être un écrivain prolifique, Edouard Glissant était aussi un important théoricien culturel. Il a développé le concept de "relationalité" pour décrire l'interconnexion des cultures dans le monde et a défendu la notion d'"écriture du-même".
En 1982, il fut élu membre étranger à l'Académie française, ce qui suscita de vives controverses car Glissant était partisan de la dissolution de cette institution. Il a également enseigné à l'université Harvard et a été nommé docteur honoris causa par de nombreuses universités françaises et étrangères.
Malgré plusieurs distinctions, notamment le Grand Prix du Quai d'Orsay en 1981 et le Grand Prix littéraire de la Fondation Princesse Marguerite en 2006, Glissant reste un écrivain mal connu auprès du grand public. Cependant, son influence dans le monde culturel est immense et sa pensée continue à être étudiée et discutée par les chercheurs et les penseurs de tous les horizons.